Pascale MISSOUD
Auteur le Bon Guide
Compiègne ville d'histoire ? C'est peu de le dire ! Compiègne, ville nature ? Une autre évidence.
On est à moins d'une heure des trépidances parisienne et, déjà, le passé vous happe. Il prend racine dans le cloître, vestige de l'ancienne abbaye Saint-Corneille, fondée par Charles Le Chauve. Vestige aussi, la Grosse tour du roi, rescapée du château capétien. On l'appelle aussi tour Jeanne d'Arc car, c'est à deux pas d'ici qu'elle fut capturée en 1430. Impossible de manquer ce style gothique finissant par le magnifique hôtel de ville ; arrêtez vous lorsque les Trois Picantins rythment l'heure de leur carillon. Vous passerez aussi, forcément, devant la vieille Cassine, honorable maison à pans de bois, et devant l'église Saint-Pierre des Minimes, la plus ancienne de la ville.
Mais celui pour lequel vous êtes venu avant tout, reste ce palais néo-classique. Si c'est Charles V qui fit construire un premier château, c'est sous Louis XV qu'il fut transformé. Et si Napoléon 1er le mit en valeur, c'est son neveu Napoléon III qui y convia tout ce que l'Europe comptait d'ambassadeurs, d'intellos, d'artistes, lors de "Séries" qui réunissaient, une semaine durant, une centaine d'invités ! Après eux, entrez dans l'intimité des appartements royaux et impériaux, admirez les collections du Second Empire, puis foulez le parc percé par la perspective des 4 km de l'allée des Beaux-Monts.
Bien sûr, on vient aussi pour cette ancienne forêt royale – les têtes couronnées y chassaient volontiers. Étirée sur près de 15 000 hectares, elle compose le 3ème massif domanial de France. En empruntant la piste cyclable qui relie Compiègne à Pierrefonds, on suit peut-être le même chemin que les empereurs… Car pour que son Eugénie ne s'égare pas, Napoléon III y avait fait apposer des pastilles rouges pointant la direction du palais impérial !
Un grand bond historique, et voilà la Clairière de l'Armistice avec son musée. Autre musée, autre wagon au Mémorial de la déportation implanté dans la gare, en mémoire des 45 000 prisonniers de Royallieu, principal camp d'internement allemand durant la Seconde Guerre mondiale.
Pour finir sur une note plus légère, et retrouver son âme d'enfant, on se donne rendez-vous au musée de la Figurine historique : 100 000 sculptures miniatures retracent, entre autres, les plus célèbres batailles du Premier Empire.
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