La rédaction LE BON GUIDE
Vous connaissez le Matrimoine ? Lancé en 2014 par une association d’Île-de-France, il recense des œuvres et lieux créés par des femmes dans la capitale. En cette journée internationale des droits de la femme, nous vous proposons d’en apprendre plus sur cette initiative !
Origine
C’est pour les Journées du patrimoine qu’a été lancée l’idée de souligner le matrimoine parisien. Sept jeunes étudiants en Histoire de l’art, muséologie ou médiation culturelle de L’École du Louvre de Paris ont ainsi décidé de faire connaître le terme Matrimoine et tout ce qui va avec. C’est dans le cadre d’un projet étudiant qu’ils ont du réaliser un site internet et l’idée leur ai naturellement venue de s’intéresser aux œuvres féminines et féministes présentes dans Paris. Pour certains, la citation de l’écrivaine britannique Virginia Woolf « Le plus souvent dans l’Histoire, «anonyme» était une femme », pourrait être la devise de ce projet cartographique. Pour le moment, 130 œuvres ont été répertoriées et la carte continue à se remplir au fur et à mesure, à l’initiative des touristes.
L'association Nina et Louise propose quant à elle des visites touristiques sur ce thème ainsi que des ateliers à la maison des femmes de Saint-Denis.
But
Comme l’explique Delphine Bourdon, étudiante, « Nous devions réaliser un site Internet pour notre cours sur les outils numériques. L'idée est vite apparue. Cela nous permet d'allier notre intérêt pour l'histoire de l'art, le champ disciplinaire principal, et notre sensibilité féministe. Tout part du constat que les femmes artistes étaient peu mentionnées et peu reconnues face à leurs homologues masculins. Nous avons souhaité les rendre visibles, faire connaître le matrimoine. »
Le but est ainsi d’initier les touristes et les locaux à la promenade et à la découverte et surtout leur permettre de se rendre compte que certaines œuvres existent et peuvent être cachées simplement parce qu’on ne sait pas où elles se trouvent. Grâce à leur carte, vous êtes sûrs de n’en louper aucune !
À terme, ces étudiants voudraient travailler avec des associations pour proposer des balades et des parcours comme le fait déjà l’association Feminists of Paris. Et pourquoi pas même étendre le projet à d’autres villes que simplement la capitale ! Après tout, tout est possible !
Œuvres
Les 130 œuvres d'ores et déjà répertoriées sur la carte s'articulent en différents onglets et sont classées en 5 catégories : lieux d’art et de culture, ateliers, sculptures, œuvres picturales et architecture.
Dans la première, on trouve notamment le siège de l’Union des femmes peintres et sculpteurs fondé par Hélène Bertaux, ainsi que la Galerie des femmes d’Antoinette Fouque et l’Académie Julian, une école privée de peinture et de sculpture qui a proposé des cours aux femmes en 1876.
La catégorie « Ateliers » met elle en lumière ces lieux qui servaient d’espaces de travail à des artistes. Par exemple, on recense la boutique/appartement de Coco Chanel, l’atelier de Suzanne Valadon, le studio de Dora Maar, muse de Picasso, l’atelier de peinture de Rosa Bonheur et celui de la sculptrice Camille Claudel et enfin la Ruche. Cet endroit si particulier créé par le sculpteur Alfred Boucher pour soutenir les jeunes artistes sans le sou et composé de plus de 140 ateliers.
« Sculptures » a été la catégorie la plus difficile à faire pour les étudiants car ils ont du lister les œuvres faites par des femmes, certaines anonymes ou difficiles à retrouver, et celles représentant des femmes. Il s’agit de la catégorie où l’on trouve le plus d’œuvres avec notamment Baiser Promenade de Chantal Blanchy, le Mur pour la paix de Clara Halter et Jean Michel Wilmotte, The Welcoming Hands de Louise Bourgeois ou encore Les Gardiens de Claude Cehes.
Pour rendre hommage aux artistes urbaines, « Pictural »vous fait découvrir Le mur des Je t’aime de Claire Kito et Frédéric Baron ; en prenant le métro à Liège sur la ligne 13, vous découvrirez que les mosaïques représentent des lieux et monuments de la province de Liège et qu’ils ont été réalisé par Marie-Claire Van Vuchelen et Daniel Hicter ; toujours dans le métro, Les géantes lèvres rouges de Saint-Augustin se nomment la Voie Lactée et ont été faites par Geneviève Cadieux.
Enfin « Architecture » met à l’honneur des bâtisseuses ! Saviez-vous par exemple que la Philharmonie de Paris est due à Brigitte Métra et Jean Nouvel, que le Palais de la Femme rue de Charonne a été financée par Amicie Lebaudy ? Ou encore que de simples logements ou résidences étudiantes ont été pensé par des femmes ? Et bien si la réponse est non, c’est le moment pour vous d’aller marcher dans les rues de Paris !
Si cela vous a intéresse, n’hésitez pas à faire un tour sur leur carte interactive afin de voir les œuvres mentionnées !
